Fractures du col du fémur
Published on: mercredi 20 novembre 2013 //
infirmiere auxiliaire
Fractures
du col du fémur
I- DEFINITION
On
appelle fracture du col du fémur, toute fracture qui touche la courte portion
osseuse qui unit la tête fémorale au massif des trochanters.
Particulièrement fréquentes chez
le sujet âgé, notamment la femme, leurs complications générales secondaires
peuvent mettre en jeu le pronostic vital.
II- Signes :
La
fracture succède en général à un traumatisme plus au moins important ;
chute sur le pied, le genou ou la hanche, et chez le sujet âgé.
Le blessé qui a ressenti une vive
douleur à la hanche ne peut se lever, il existe une impotance fonctionnelle
plus au moins absolue.
L’examen du blessé dévêtu montre
une déformation caractéristique du membre inférieur :
§
Raccourci
§
En légère flexion
§
En rotation externe (la
rotule n’est plus au Zénith, la pointe du pied est dirigée en dehors).
Il existe 2 variétés anatomiques
principales de fractures du col de fémur qui seront affirmées par l’examen
radiologique, mais certains signes cliniques permettent la soupçonner déjà.
1- les fractures cervicales vraies :
- il existe dans le pli de l’aine
une tuméfaction douloureuse.
- la pression du grand trochanter
est indolore.
- les radiographies de face
montre le trait de fracture soit « sous capital » à la jonction entre
la tête et le col horizontal ou vertical .le cliché de profil montre le
bâillement vers l’avant du foyer de fracture et la bascule de la tête de fémur
.le déplacement du fragment inférieur explique la déformation clinique.
2- les fractures trochantériennes :
- survient plus volontiers chez
un sujet âgé.
- la déformation est plus
importante.
- dans la région trochantérienne,
on trouve à la palpation un point douloureux
Exquis et un épaississement et plus tardivement une ecchymose
(infiltration du sang dans le tissu sous-cutanée).
- les radiographies de face et de
profil montre le trait de fracture : soit «
cervico-trochantérien » soit « inter trochantérien », séparant grand
et petit trochanters, soit « per trochanterin » à travers les 2
trochanters ; soit « sous trochanterien » ou
« trochantéro-diaphysaire ».le déplacement du fragment inférieur
explique la déformation clinique.
III- Évolution :
Elle est bien différente selon l’apparition ou non des complications
.l’évolution favorable est favorisée par un traitement correcte adapté au cas
particulier que représentent la fracture elle-même mais aussi le blessé, et des
soins infirmiers adaptés et une rééducation précoce .
IV- Complications
fréquentes :
1- complication immédiate :
Elles sont contemporaines de la fracture :
- vasculo-nerveuse à rare
- association à d’autres
fractures ou à une luxation de la hanche.
2- complications secondaires,
surtout liées au décubitus :
A- complications générales
- complications
tronbo-emboliques.
- complications broncho-pulmonaires.
- complications urinaires
- complications
intestinales ; constipation
- complications
métaboliques ; déshydratation, dénutrition.
- décompensation d’une maladie
préalable : diabète, IC.
B- Complications locorégionales :
- atrophie musculaire qui
s’installe après une fracture et est aggravée par l’immobilisation.
- raideur articulaire.
- escarres aux points d’appui.
3- complication tardive :
- pseudarthrose du col fémorale
dans les fractures cervicales.
- nécrose de la tête fémorale
dans les fractures sous capitales, exposant à l’arthrose de la hanche.
- cal vicieuse des fractures
trochantériennes, en général en coxa vera, pouvant retirer sur les
articulations sus et sous jacentes.
V- Traitement :
Il est différent selon le type de la fracture,
l’age et l’état général du sujet, mais pratiquement toujours chirurgical :
- réduction et vissage d’une fracture trans-cervicale chez le sujet
jeune.
- remplacement de la tête fémoral par une prothèse dans les fractures
transcervicale au delà De 65 ans
permettant une reprise précoce de l’appui.
- réduction et mise en place d’une
ostéosynthèse (clou plaque, vis plaque,…) sur la diaphyse dans les fractures
trochantériennes.
VI- Le rôle infirmier
1- soins pré-opératoires :
- rassurer le blessé en ce qui
concerne l’opération
- s’enquérir de ses antécédents
médicaux et chirurgicaux à la recherche d’une affection nécessaire des
précautions
- faire le bilan pré-opératoire
- appliquer les prescriptions
éventuelles
§
perfusion
§
sondage vésical
§
prémédication et
antalgiques
§
laisser le malade a jeun
- préparer les champs opératoires
§
selon les habitudes du
service
§
rasage large du membre
inférieur, pubis, hanche en évitant le faire sans des lésions cutanées.
§
Badigeonnage avec
antiseptique
- préparer le dossier qui
accompagnera le blessé au bloc opératoire.
- préparer la chambre pour le
retour de l’opéré.
2- Soins post opératoire :
A- installation de l’opéré :
- le malade qui ‘est en décubitus
dorsal strict.
- le membre doit rester en
position neutre.
- c’est-à-dire en légère
abduction, sans relation et en extension. Cette position du membre devra être
maintenue lors de la réfection du lit.
- fixer le bras ayant la
perfusion
- fixer le collecteur d’urines.
B- la surveillance post-opératoire immédiate : Elle
comporte :
Des soins généraux
- la surveillance du pouls de la TA (toutes
les demi-heure ou toutes les heures le premier jour)
- surveillance de la respiration
d’une sonde d’oxygénothérapie de la diurèse.
des soins locaux :
- vérifier l’absence de saignement
au niveau du pansement
- surveiller les drains de
Redon : vérifier leur bonne fixation,le vide ,les changer toutes les 6
heurs et noter le volume en signalant les pertes importantes ,prévenir le
chirurgien en cas d’obturation ,ablation selon prescription ,en général entre
le 2ème et le 3ème jours ,selon le saignement recueilli.
- pansement sec et occlusif,
aseptique, en évitant les saullures par
les urines.
- recherche d’un hématome
- ablation du fil ou des agrafes
selon prescription dés cicatrisation (en moyenne 15 jours pour les fils et 21
jours pour les agrafes)
C- la surveillance et les soins ultérieurs : Elle
comporte :
- La prévention de la
complication du décubitus
- Des soins propres à la mise en
place d’une prothèse de hanche :
- prévention des positions
vicieuses dans le lit, en particulier l’adduction et la relation interne,
susceptibles de luxer la prothèse
- début assez précoce de la
réduction au lit, exercices de posture en légère flexion au début, puis
contraction statique musculaire, mise au fauteuil avant la reprise de la marche
mais jamais seul, et avec des cannes béquilles.
- Préparation à la sortie :
- recherche d’un centre de
rééducation souvent nécessaire.
- Rx avec le cliché contrôle
avant la prochaine consultation.
- prescription médicamenteuse.
- remettre une fiche de conseil
pratique au patient.
Conseils pratiques à donner à un patient
porteur d’une prothèse
·
La rééducation qui peut se
faire à domicile, sera poursuivie, de façon à renforcer les muscles fessiers et
à obtenir une bonne stabilité.
·
L’aide d’une canne prise de
la main opposée au coté de la prothèse est utile au début seulement.
·
Bien apprécier qu’un
mouvement particulier est interdit de façon définitive, l’association de la
flexion +adduction+rotation interne de la hanche opérée c’est-à-dire la hanche
fléchie avec le genou du coté opposé : croisement de jambe.
ü Pendant environ 2 mois :
·
Pour se coucher :
surélever pieds du lit d’environ 15 à 20 cm, mettre un oreiller entre les
jambes si l’on dort sur le coté.
·
S’asseoir les jambes
écartées, sur des siéges hautes et fermes en évitant les siéges bas et mous.
·
Pour enfiler les collants,
chaussures, pantalon, écarter les genoux et si besoin se faire aider.
·
Pour la toilette éviter la
baignoire et préférer la douche.
·
Pour ramasser les objets a
terre ne pas s’accroupir et se mettre sur le genou du coté opéré, éviter les
objets lourds.
·
En voiture ,éviter de
conduire pendant les 2 premiers mois ( surtout les trajets long) à pour rentrer
s’asseoir dos à la voiture puis pivoter les 2 jambes en même temps reculer le
siège le plus possible et le rechausser éventuellement pour éviter une trop
forte flexion de la hanche .
ü Après le 2ème mois :
·
La vie normale est
autorisée
·
La marche et la natation
sont possibles, les sports violents sont cependant interdits.
·
Toutes infection dentaire,
urinaire, cutanée ou broncho-pulmonaire doit faire objet de consultation et
être traité pour éviter que l’infection ne se propage à la prothèse.
·
Les injections du coté
opéré sont interdites.
·
Respecter les visites de
contrôles post opératoire et y apporter tous les clichés précédents.